Témoignage de Jean-François Pétillot
Promotion 1967, Lettres, Saint-Cloud
Ce texte a été rédigé en réponse à des questions de Michel Jamet (67 L SC) posées à des anciens élèves de l’ENS de Saint-Cloud en 2019.
Cher camarade,
J'ai intégré à mon premier texte des éléments de réponse à tes questions ultérieures. Mais peut-être serait-il bon de dire d'abord en deux mots d'où je viens, puisque tu me demandes ce que j'ai fait après l'École. Je suis né en 1946, à Roanne fortuitement – les hasards de l’après-guerre, dans une famille dont l’histoire récente avait été façonnée de manière exemplaire par l’élitisme républicain. Ascendances diverses, Lorrains et Morvandiaux que l’on peut dire, c’est selon, opiniâtres ou têtus ; paysans et bûcherons durs à la tâche, tailleurs de pierre et tailleurs d’habits aux gestes précis et mesurés. Puis trois générations de cheminots, de l'arrière-grand-père poseur de voies à mon père ingénieur. Jeunesse essentiellement lyonnaise, avec comme lieux de villégiature et d’élection Sanary, Paris et l’Allemagne du Nord.
Ma vocation première était la médecine, mais mon père est mort quand j’avais quatorze ans, et il m’est apparu bientôt que je devrais subvenir assez vite à mes besoins. Le plus court chemin vers l’indépendance financière qui se soit ouvert à moi, c’était l’ENS. J’étais tenté par la philosophie, mais aucune des chapelles qui se partageaient alors le champ de la philosophie universitaire ne me convenait. J’avais la plume facile, et ce sont finalement les études de lettres qui, considérées de façon très pragmatique, me semblaient offrir le maximum de chances de succès pour le minimum d’investissement : jusqu’à l’année d’agrégation, j’ai pu vivre essentiellement sur l’acquis de mes années de classes préparatoires.
J’ai essayé bien volontiers de répondre à tes questions, mais je dois préciser que j’ai fort peu fréquenté l’École et habité la résidence.
À mon arrivée, j’ai campé quelques jours dans la thurne de mon camarade Camille Scalabrino (65 L SC), puis, comme nos horaires et manies étaient incompatibles, j’ai partagé avec Bertrand Gallet (66 L SC), maoïste germanopratin, et Gilbert Vaudey (66 L SC), surréaliste militant, une des grandes chambres du vieux bâtiment - une ancienne clinique, si je me rappelle bien ce qu'en disait le cher Maurice Nadeau (31 L SC), dont j'aimais bien le côté vieillot. À la rentrée de septembre 1968, j’ai pris une chambre dans une villa de l’avenue Pozzo di Borgo (belle vue sur tout Paris) en échange de quelques heures de cours particuliers pour un gamin américain. À partir de fin 1969, j’ai vécu à Paris avec ma future femme (tout en étant souvent absent, j’y reviendrai). Mais toutes ces années, j’ai conservé un lit dans la thurne de Scalabrino, ce qui lui permettait d’y être seul sans avoir à justifier ce privilège. Quant à moi, j’y entreposais divers matériels à l’abri de la curiosité de la police.
Quant aux bâtiments, je ne vois rien à ajouter d’important au témoignage de Jean-Noël Luc (69 L SC)[1], si ce n'est que le réfectoire était accueillant comme un hall de gare. Je n'y mettais que rarement les pieds. Je me rappelle certains petits déjeuners cauchemardesques où un camarade (un scientifique, je pense) trempait dans son café au lait force tartines beurrées qu’il engloutissait à grand bruit. La présence occasionnelle d’une amie qui avait dormi à l’École créait des mouvements divers parmi l’assistance où dominaient les mal réveillés en robe de chambre et charentaises (c’est du moins le souvenir que j’en ai).
De la ville, peu de choses me restent : le cinéma tenu par des bahaïs[2] tout sourire, où j'ai dû aller deux ou trois fois ; un boui-boui berbère dont le couscous était fabuleux ; le charcutier, sur une petite place, dont les petits pâtés en croûte faisaient parfois mon déjeuner. En revanche, j'adorais le parc et je ne manquais pas une occasion d'y faire de longues promenades ou d'aller y lire quand le temps le permettait.
Je n’ai pas du tout participé à l'Aquarium ni au Cercle culturel. Rétrospectivement, ça peut paraître un peu curieux si l'on considère la suite (délégué aux relations culturelles franco-allemandes de 1981 à 1985 ; à présent « entrepreneur de spectacles » pour la compagnie théâtrale de ma femme).
La République était bonne fille, et j’ai tiré cinq ans de « scolarité » en consacrant l’essentiel de mon temps aux activités militantes. J’ai terminé ma licence en septembre 68 et préparé ma maîtrise en lexicologie politique et linguistique quantitative au laboratoire de Maurice Tournier (53 L SC) sous la direction toute théorique de Jean Dubois à Nanterre – maîtrise que j’ai soutenue par téléphone (oui, nous étions très privilégiés à tous égards) à l’automne 1969. Ce laboratoire était à l'avant-garde des recherches en ce domaine, inaugurées à Strasbourg par Charles Muller avec qui j’eus de nouveau le plaisir d’échanger une bonne trentaine d'années plus tard alors qu'il allait, bon pied bon œil, vers sa centième année, tandis que j'étais chargé de mission à l'Académie française. Nous travaillions sur un IBM 1130 occupant toute une cave, « le Minotaure », que nous nourrissions de cartes perforées. De 1969 à 1971, je suis inscrit à Vincennes pour un doctorat de troisième cycle de sociologie-prétexte avec Nicos Poulantzas. En 1970-71, je passe théoriquement à Munich, en fait un peu partout, mon « année à l’étranger ». Enfin, en 1971, je m’inscris à l’agrégation, que je prépare à l’École en même temps qu’Alain Finkielkraut (69 L SC), grâce à quoi je suis admis du premier coup en 1972. Là aussi, bénéficier de cours comme ceux de Robert-Léon Wagner, pour ne citer que lui, était un privilège inestimable. (Amusant : j’étais sûr d’avoir raté en beauté l’écrit, et je suis parti en Pologne pour activités militantes - j'ai failli m'y faire coffrer - ; le soir de mon retour à Paris, j’ai reçu un télégramme me convoquant pour l’oral le lendemain – j’ai descendu plus de vingt places.)
En mai 68, j’avais été exclu du PC pour la deuxième fois par la cellule de l’École, dont le secrétaire était Jean Goldzink (57 L SC) pour qui j’avais estime, respect et affection ; j’ai rejoint ouvertement la IVe Internationale (Jeunesse Communiste révolutionnaire, puis Ligue communiste), avec laquelle j’étais en relations depuis plusieurs années. La JCR était, disons, « trotsko-guévariste ». La Ligue communiste qui s’est constituée autour de la grosse majorité de ses militants en avril 1969 a d’emblée adhéré, elle, à la IVe Internationale. J’étais très lié à Daniel Bensaïd (66 L SC) et je le suis resté jusqu’à sa mort malgré nos désaccords. Lui-même habitait alors à Garches. Nous ne tenions pas nos réunions à l’École, mais chez lui ou dans divers locaux, notamment une bicoque délabrée louée trois sous dans le vieux Nanterre.
À mes proches camarades comme à moi, tout souci de carrière était absolument étranger. Beaucoup sont restés fidèles à ce que Bensaïd appelait le « refus de parvenir ». Il s’agissait d’assurer le quotidien pour se consacrer à ce qui importait vraiment pour nous dans le climat de l’avant-68. Disons : changer le monde, changer la vie. Nous étions prêts à prendre pour cela quelques risques, et ne pensions pas être promis à une longue vie (les choses ont tourné autrement, pour la plupart d'entre nous).
Jusqu’en 1971, donc, j’ai milité pratiquement à plein temps, successivement ou simultanément, d’une part en France au journal Rouge dont j’étais secrétaire de rédaction et aux éditions hébergées par François Maspero (j’ai conservé mon pseudonyme de Serge Niémetz pour tout ce que je publie), d’autre part au niveau international, en partie dans la clandestinité (principalement en direction de la Grèce des colonels).
Quelle atmosphère régnait à l’École avant, pendant et après les Évènements ?
Pas d’effervescence particulière, me semble-t-il, pour la masse des élèves. Il y avait les politiques et d’autres qui l’étaient fort peu, qui se consacraient plutôt à leurs études, au théâtre (L’Aquarium), au Cercle culturel, ou à une vie sexuelle jusque-là inexistante. Parmi les « politiques » également, il y a eu des métamorphoses soudaines, des « polars », étudiants sages, se muant par la grâce de l’intégration en Gardes rouges (voir plus bas). Malgré les récents mouvements sociaux, personne ne pouvait s’attendre à « Rome, Berlin, Varsovie, Paris… ». Au congrès international sur le Vietnam tenu à Berlin à la mi-février, nous avions eu pourtant l’impression qu’il y avait quelque chose dans l’air. J’ajoute qu’à part une petite minorité dont c’était le milieu social ou qui avaient exercé des responsabilités au PC en dehors du milieu étudiant, le monde ouvrier était absolument inconnu à ces garçons si bien qu’il leur était d’autant plus facile de le fantasmer en se convertissant au maoïsme.
Y avait-il des activités syndicales, un cercle religieux ?
Oui, mais bien que syndiqué au SNES, je n’y étais pas actif. Quant aux thalas, j’ai un vague souvenir de quelques gentils garçons, mais je ne saurais en dire davantage.
Les normaliens qui allaient à Nanterre ont-ils participé au Mouvement du 22 mars ou seulement suivi de loin ?
Impossible de dire combien de Cloutiers ont « participé au Mouvement du 22 mars », ou d’ailleurs de dire quels étaient ses effectifs. Je peux seulement dire que nous (la JCR, avec Daniel Bensaïd et, entre autres, la toute jeune Sophie Petersen) avons travaillé étroitement avec certains éléments du 22 mars, notamment avec Cohn-Bendit. Le 22 mars, prévenu dans la soirée de l’occupation du bâtiment administratif, j’ai rameuté les copains de Saint-Cloud et du « Secteur Ouest » et nous nous y sommes rendus - je rappelle que le détonateur de ce mouvement avait été l’arrestation de notre camarade Xavier Langlade (du service d’ordre de la JCR) lors d’une action de soutien au Vietnam. C’était une vaste cohue mêlant toutes les tendances (sauf les maos) : anarchistes, « situationnistes » ou prétendus tels, hippies, deux ou trois visiteurs dont une amie venue d’Allemagne pour me voir, un chien… Nous n’avons pas maintenu durablement les contacts ; quelques éléments du Mouvement nous ont rejoints au cours des « Évènements ».
Il y avait une cellule communiste. Quels effectifs étaient les siens ? Quelles ont été ses positions pendant les événements ?
Bien sûr, il y avait une cellule du PC, j’en ai été membre quelques mois. Je n’ai pas souvenir de plus d’une quinzaine de membres présents aux réunions. Une chose assez drôle : un soir de mai, quelques maos qui bouffaient du « révisionniste » à tous les repas arrivent affolés : « Les fascistes attaquent le siège du Parti ! – Vous avez un parti, maintenant ? – Non, le siège du PC, carrefour de Châteaudun ! » Il me semble que nous restions les uns et les autres très attachés au « Parti », pour des raisons certes diverses, mais où la guerre et la Résistance toutes proches, qui avaient formé l’imaginaire de beaucoup d’entre nous, jouaient un grand rôle (parmi les militants trotskystes, il y avait qui plus est, comme on sait, beaucoup de juifs).
Il y avait un groupe « Mao » très actif. Une quinzaine de membres ou plus ?
À la louche : un noyau dur d’une dizaine de militants « UJCML » (à ne pas confondre avec les archéo-staliniens du « PCMLF » - ou « MCF », je ne sais plus) et une vingtaine de sympathisants plus ou moins actifs. Mais au-delà de ces chiffres, ce qui me paraissait le plus important à l’époque déjà, c’est que presque personne ne les considérait comme les dangereux guignols qu'ils étaient (je les traitais régulièrement comme des pitres). Il est vrai que les curés défroqués du Monde (Alain Bouc), les révolutionnaires de salon à la Sollers, Sartre et d’autres chantaient les louanges de la GRCP (par antiphrase la « Grande Révolution culturelle prolétarienne »[3]) comme ils avaient célébré le « Grand Bond en avant ». La voix de ceux qui disaient vrai (Simon Leys, pour commencer) était inaudible, comme l’avait été celle des antistaliniens (Boris Souvarine, Victor Serge, Ante Ciliga, Panaït Istrati, David Rousset...) – nous, trotskystes, étions munis d’un précieux bagage en la matière.
Il était effrayant de voir des gens a priori intelligents débiter de pareilles âneries en scandant des slogans infantiles et en brandissant le « Petit Livre rouge ». Je possède encore un volume rarissime : une édition dans la couverture de plastique de laquelle était insérée une préface hagiographique due à Lin Piao (ou Biao). En voyant l’objet, j’avais vanté la prévoyance des camarades chinois éclairés par la « pensée Mao… » : « Comme ça, quand le plus proche compagnon d’armes sera liquidé, il suffira d’ôter la préface sans avoir à envoyer tout le volume au pilon. » C’est ce jour-là qu’un des leurs, dont l’appétit de pouvoir sautait déjà aux yeux, m’avait promis que je serais dans les premiers qu’ils colleraient au mur. Je ne doute pas qu’ils l’auraient fait. (Quand on se souvient de cela, on s'étonne moins de la prolifération des sectes communautaristes, indigénistes, pseudo-féministes qui cherchent aujourd'hui à établir leur hégémonie dans nombre d'universités...)
Quelles ont été ses positions pendant les événements et après ?
Condamnation de ce mouvement petit-bourgeois. Pour « servir le peuple », dont les immigrés du bidonville de Nanterre représentaient l’avant-garde, il fallait se mettre à son écoute. Ensuite, il y a eu me semble-t-il une sorte de scission. Inspirés par André Glucksmann (57 L SC), que j’avais connu naguère sous un portrait de Staline, une partie des maos a évolué vers le spontanéisme avec des fantasmes de lutte armée. Mais c’est une autre histoire.
Comment a réagi à ta connaissance la direction de l’École ?
Je l’ignore. Blessé le 6 mai, je ne suis pas repassé à l’École. Pour répondre à ta demande de précisions : la manifestation du 6 (je ne me souviens pas de l’itinéraire) était une réplique au bouclage et à l’évacuation de la Sorbonne le 3 (embarqués, nous n’avons appris ce qui s’était passé, les premiers affrontements, qu’au petit matin à notre sortie de cellule). Le 6, donc, le service d’ordre de la JCR était (comme le plus souvent) en tête ; nous avons été bloqués place Maubert, une lacrymo a explosé à mes pieds, puis un joli coup de gourdin m’a ouvert le cuir chevelu, d’où le sang a copieusement dégouliné, et, bien sûr, les copains ont cru que c’était plus embêtant que ça n’était (comme disait Trotsky : « Ne vous fiez jamais à un médecin bolchevik ! »), mais j'ai quand même été un peu sonné pendant quelques jours, si bien que le 10, j'ai dû rentrer me mettre au lit avant que les choses prennent une tournure inhabituelle. Mais passons. On ne louera jamais assez l’intelligence du préfet Grimaud, sans qui le sang aurait vraiment pu couler. Il faut dire aussi qu’il y avait parmi nous des enfants de grands Résistants (dont au moins la fille d’un Compagnon de la Libération). J’ai quitté Paris le 27 pour une tournée des villes de province, puis un séjour à Francfort pour des prises de contact avec des militants de diverses nationalités ; l’été a été consacré à des stages de formation et à la reconstitution de l’organisation après la dissolution de la JCR et l’arrestation d’une grosse poignée de camarades maintenus en détention.
A-t-il été question, comme à Ulm, de la réforme des CPGE, du concours et des études ?
Je n’en ai pas la moindre idée. C’est très probable, mais ce n’était pas dans nos préoccupations du moment.
Y-a-t-il eu des dégâts à l’École pendant et après les évènements ?
Pas à ma connaissance. Peut-être une tentative d’incursion des « fachos » du lycée.
Rétrospectivement, quel bilan ferais-tu de cette période agitée et innovante ?
J’ai appris beaucoup grâce à ces années d’inestimable liberté que l’École m’a offertes. Culture historique et politique, bien sûr, mais aussi et peut-être surtout formation à tous les aspects de la presse et de l’édition – ce qui m’a permis d’être recruté plus tard par l’Académie française où j’ai servi pendant dix-sept ans comme chargé de mission.
J’ai gardé une exigence de rigueur absolue, prussienne, dans le travail – plus encore dans le travail collectif ou qui risque d’avoir des conséquences graves pour qui dépend de vous. Gardé aussi un sens de l’humour indispensable pour faire face aux échecs, aux défaites ; le stock n'est pas épuisé, heureusement, vu ce qui probablement nous attend.
J’ai appris aussi à me déterminer, plus nettement que je le faisais alors, en fonction non pas d’un idéal posé de façon largement abstraite (l’objectif d’une république socialiste mondiale) mais de l’exclusion du pire (une nouvelle Shoah, pour dire les choses carrément).Et à ne trancher qu’en connaissance de cause. S’il est une chose que je me reproche, c’est d’avoir soutenu des choix qui se sont révélés tragiques pour des camarades parce que les informations qu’ils nous donnaient étaient erronées. Je pense en premier lieu à l'Argentine. C’était une période riche, exaltante, mais terrible aussi, et je songe à certains amis « morts à trente ans » quand retomba « l’illusion lyrique ».
Ensuite...
J'étais tombé très tôt dans la langue allemande, et si je n'ai jamais songé à l’enseigner, j'ai commencé très tôt à traduire, et principalement de l’allemand (Prix Gérard de Nerval 2000 ; membre du jury jusqu'en 2018). Traducteur puis biographe de Stefan Zweig (Le Voyageur et ses mondes, Belfond, 1996). Parmi les auteurs les plus importants, outre Zweig : Georg Hermann, Lion Feuchtwanger, Ludwig Harig… Ma dernière traduction vient de paraître : Aux marches du palais. Pouvoir et carrières à la cour de France, 1661-1789, Presses universitaires de Rennes, collection « Histoire-Aulica, L'Univers de la cour ».
J'ai enseigné en lycée et à l’université (Kiel), œuvré aux échanges culturels franco-allemands, restauré une ruine, collaboré aux travaux de quelques organismes de recherche. J’ai été, pendant les seize années précédant ma retraite, chargé de mission à l’Académie française. J’ai des enfants et des petits-enfants. Je cultive des amitiés éclectiques.
Voilà, cher Jamet, j’espère que ces quelques considérations te seront utiles, bien que probablement elles ne répondent que très imparfaitement à tes attentes.
Bien cordialement,
Jean-François Pétillot (67 L SC), Février 2020
[1] Jean-Noël Luc, Alain Barbé (74 L SC), Des Normaliens : histoire de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1982. (Note des éditrices)
[2]Adeptes du bahaïsme, religion abrahamique et monothéiste, proclamant l’unité spirituelle de l’humanité, fondée en 1863 par le Persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī (1817-1892). Elle se définit comme une « religion mondiale indépendante ». Éminemment paisibles, les bahaïs se caractérisent par leur tolérance, leur ouverture d’esprit et une bonne dose de rationalisme. Ceux de Saint-Cloud étaient des gens charmants. Ils sont persécutés dans divers pays musulmans, principalement en Iran depuis 1979. (Note de l’auteur)
[3] La Grande révolution culturelle prolétarienne (18 août 1966-27 janvier 1968) est la dénomination maoïste officielle de ce qui a été connu ensuite sous le nom simplifié de Révolution culturelle. La Révolution culturelle visait à restaurer l’autorité de Mao Zedong sur le Parti communiste chinois (PCC) après l'échec dramatique du « Grand Bond en avant » (1958-1961). (Note des éditrices)
Ce témoignage a été initialement publié dans le Bulletin de l’Association des élèves et anciens élèves des ENS de Lyon, Fontenay, Saint-Cloud, 2020, n°1 .