La communauté de l’ENS de Lyon a le profond regret d’annoncer le décès de Jean-Emmanuel Faure, ancien élève de l’ENS de Lyon (promotion 1987 sciences de la vie), qui travailla au Laboratoire Reproduction et développement des plantes (RDP) de 1997 à 2003. Spécialiste de la reproduction des plantes, il parvint à mettre au point la fécondation in vitro chez les plantes et reçut en 2003 la médaille de bronze du CNRS. Il prit ensuite des fonctions auprès de la Commission européenne, travaillant notamment sur les questions de science ouverte et d'évaluation de la recherche.
Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille ainsi qu'à ses nombreux amis et collègues dans la communauté des anciens élèves et des biologistes.
Nous vous invitons à lire ci-dessous l'hommage que lui rend Frédéric Berger, qui fut son camarade de promotion et collègue au RDP.
Jean-Emmanuel Faure s’est éteint le 14 Février. Nous perdons pour certain un ami et pour tous un éminent collègue. Après des études à l’école normale supérieure de Lyon et son agrégation de sciences naturelle, Jean-Emmanuel fit à Lyon une thèse brillante couronnée en 1994 par l’innovation de la première fécondation in vitro chez les plantes. Ces travaux pionniers conduiront à l’identification des mécanismes de signalisation de la double-fécondation propre aux plantes à fleurs. Jean-Emmanuel fit ensuite un séjour au centre Volcani dans le cadre de la coopération en Israël puis un séjour post-doctoral aux Etats-Unis à l’université de Californie à Davis avec Diana Myles et Paul Primakoff pour se former à l’électrophysiologie par des recherches sur la fécondation chez la souris.
Il fut ensuite recruté par le CNRS en 1997 et dirigea une équipe de recherche sur la double-fécondation des plantes à l’école normale supérieure de Lyon dans l’unité Reproduction et Développement des Plantes. A cette époque il réalisa un crible génétique chez Arabidopsis qui permit d’isoler une remarquable collection de mutants. L’étude de ces mutants conduisit à l’identification d’un facteur de transcription ancestral contrôlant la spermatogenèse et du récepteur kinase Sirène / Feronia qui participe aux premières étapes de la fécondation mais aussi joue un rôle central dans la réponse immunitaire des plantes.
En 2003 la commission européenne contacta Jean-Emmanuel pour un poste et après quelques hésitations, il décida de quitter le laboratoire pour une action plus globale pour la recherche en Europe. Il occupa plusieurs postes travaillant dans le domaine des innovations médicales, de l’ Open Science puis plus récemment sur le problème de l’évaluation de la recherche. Jean-Emmanuel avait compris que la recherche avance autant sur le terrain que par un engagement dans les institutions de la communauté européenne. Nous lui devons tous une reconnaissance pour son travail dans l’ombre mais sans faille.
Le départ prématuré de Jean-Emmanuel laisse dans la tristesse ses compagnons d’études et de recherche et en leurs nom j’adresse à sa famille nos sincères condoléances.
Frédéric Berger (ancien chargé de recherche au RDP)
Crédits photo : © Nathalie Lecointe

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