Élise Tendron, prix 2025 du mémoire de la Société Française Shakespeare

Félicitations à Élise Tendron, lauréate du prix du mémoire de la Société Française Shakespeare, qui distingue le meilleur mémoire de M1 ou M2 de l’année.

Le 7 mai 2025, Élise Tendron a reçu le prix du mémoire de la Société Française Shakespeare pour son mémoire de M1 intitulé « Shaping tragic heroines’ visual history: Emblematic depictions of Cleopatra, Cordelia and Ophelia (1773-1910) ». Ce mémoire, dirigé par Isabelle Baudino (ENS de Lyon) et co-examiné par Sophie Lemercier-Goddard (ENS de Lyon), a été soutenu le 12 septembre 2024.

Résumé du mémoire

« Meanings of all kinds flow through the figures of women, and they often do not include who she herself is. » (Marina Warner)

Ce mémoire explore la représentation visuelle de trois héroïnes tragiques du théâtre shakespearien — Cléopâtre, Cordelia et Ophélie — dans les arts graphiques du long XIXe siècle (1773-1910). À travers l’analyse de divers supports visuels, notamment les éditions illustrées des pièces et la peinture, il examine la tension entre l’enrichissement et la standardisation de l’imagination induite par ces images. Les héroïnes sont souvent confinées à la scène de leur mort, dans des scènes dramatiques qui permettent aux artistes de les enfermer dans un esthétisme parfois dérangeant. Ce travail met en lumière la complexité de ces héroïnes devenues emblématiques et les mécanismes de cette emblématisation. Personnages infiniment complexes dans le texte original de Shakespeare, leur histoire visuelle témoigne de leur profond impact sur l’imaginaire visuel du théâtre shakespearien, mais rappelle également comment le corps féminin devient souvent un objet de voyeurisme, d’appropriation et de fascination pour les artistes comme pour les spectateurs.

En savoir plus sur Élise Tendron

Normalienne-élève à l’ENS de Lyon depuis 2022, Élise Tendron a réalisé ce premier travail de recherche en parallèle d’un lectorat à King’s College London. Son intérêt pour l’histoire de l’art, présent depuis une hypokhâgne avec spécialité Histoire des Arts au lycée Clemenceau à Nantes, continue de nourrir ses réflexions. Elle cherche désormais à concilier son amour de la littérature anglophone avec cet intérêt pour l’histoire visuelle dans ses travaux de recherche. Elle publiera prochainement un article sur le site La Clé des langues, intitulé « Stepping out of the Frame: Re-visioning the Slave Narrative in David Dabydeen’s A Harlot’s Progress (1999) ». Élise travaille aujourd’hui sur son deuxième mémoire, sous la direction d’Isabelle Gadoin (Université Sorbonne Nouvelle). Inspiré de cet article, ce projet porte sur les réinterprétations contemporaines de l’œuvre de Hogarth, en s’intéressant notamment à la représentation du sujet noir au XVIIIe siècle et à l’époque contemporaine, ainsi qu’aux enjeux du devoir de mémoire.