Élisabeth Blutstein, épouse Latrémolière (1977 L FT), est conservatrice en cheffe du patrimoine et directrice honoraire du château royal et des musées de Blois, honoraire depuis 2023.  Elle a refondu la scénographie du château en 2012, créé un jardin en 2019 et organisé de nombreuses expositions. Mille objets sont présentés en permanence au château qui a le statut de musée de France, dont plus de trois-cents œuvres dans le musée des Beaux-Arts créé par la ville en 1859 et installé dans l’aile Louis XII du château en 1869. 

Élisabeth Latrémolière est entrée à l’École en lettres classiques et a enseigné (1981-1983) tout en commençant des études de troisième cycle en histoire de l’art à l'École du Louvre.  Elle est titulaire d’une maîtrise en littérature latine et d’un DEA (Rome) et elle est docteure en architecture romaine après un séjour à la Casa de Velázquez. D'abord conservatrice du musée et du site archéologique de Thésée-la-Romaine dans le Loir-et-Cher (1987-2000), elle est devenue  conservatrice adjointe des musées de Blois (2000-2005) puis conservatrice en cheffe et directrice du château et des musées de Blois (2005-2023). Elle est chevalier dans l'Ordre ministériel des Arts et des Lettres (1998).

Son témoignage dans la rubrique "mémoires des ENS" souligne le rôle des classes préparatoires et du concours d'entrée dans sa formation et ses apprentissages, la confirmation de son intérêt pour le patrimoine lors du voyage à Pompéi sous la conduite de Michèle Brossard (1953 L FT), la construction de compétences variées qui ont trouvé à s'exprimer et se développer dans le métier choisi avec succès lors de sa "grande bifurcation".

"[...] les apprentissages et rencontres de mon parcours m'ont donné l'énergie d'oser, oser abandonner l'enseignement proprement dit et m'engager dans le monde des musées, où le goût du patrimoine et de la transmission se conjuguent au service de fonctions très polyvalentes. L'ouverture d'esprit acquise m'a permis de travailler avec succès à la médiation des œuvres et du monument, au contact avec le public, aux multiples actions de diffusion et de rayonnement, en particulier de nombreuses expositions dans le cadre d'un métier particulièrement ouvert sur le monde extérieur, et pas seulement sur celui de l'Université. La richesse de mes rencontres antérieures et la diversité des enseignements ont trouvé leur expression dans un métier où il s'agit de faire connaître, susciter l'intérêt pour l'art et l'histoire autant que se donner les moyens de produire des projets au service du partage des savoirs. Aujourd'hui encore, tout juste retraitée, j'ai repris des activités au sein des musées, mais mon adhésion à l'Association des élèves et anciens élèves, et surtout ma participation à la journée « Parcours et carrières » de 2015 se veut l'expression de ce que je dois à mon entrée à l'ENS, et je voudrais signifier aux étudiantes et étudiants que cela reste une chance qu'il faut savoir faire fructifier, et qu'il faut se risquer à sortir des chemins qui sembleraient tout tracés : on peut espérer que cela est plus aisé aujourd'hui que du temps de mes années d'études."

Lire le témoignage d'Élisabeth Latrémolière et la liste de ses publications,
depuis "Les places capitolines d’Espagne" dans les Mélanges de la Casa de Velazquez (1991)
jusqu'à La Renaissance des femmes, album (2022).

Ce témoignage est publié dans le Bulletin de l'association des élèves et anciens élèves des Écoles normales supérieures de Lyon, Fontenay-aux-Roses et Saint-Cloud, n°1, juin 2024, p. 32-34.

Illustration : mai 2008, cour du château de Blois (Loir-et-Cher).
Photo Gabrielle de Saint-Venant. Droits réservés.