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La direction des études de 2007 à 2010


Je suis arrivée à l’ENS LSH en septembre 2004 comme maître de conférences en espagnol. Je me souviens encore de cette élection avec beaucoup d’émotion : je me suis sentie extrêmement honorée par la confiance que me faisait mon école seulement quelques mois après avoir soutenu ma thèse de doctorat. Je suis arrivée à Lyon disposée à faire de mon mieux pour être à la hauteur de cette confiance, avec l’horizon de renouveler, avec Thomas Oliu (68 L SC), Carlos Heusch (84 L SC) et Isabelle Bleton (91 L FC), la section d’espagnol après le départ de Georges Martin (70 L SC) à la Sorbonne.

La nouvelle école lyonnaise, ouverte en 2000, marquait une grande différence par rapport à l’école de Fontenay-aux-Roses qui m’avait formée. Elle cristallisait l’impulsion donnée dans les dernières années à Fontenay à la faveur d’une recherche en lettres et sciences humaines très ambitieuse. Ce début des années 2000 qui ont vu changer notre façon de faire de la recherche (création de l’ANR, généralisation de grandes équipes de recherche comme nos actuelles UMR), ont été également celles qui ont vu naître cette très belle école sans égale : une école entièrement dévolue aux lettres et sciences humaines, installée sur un campus moderne et pensée pour former des normaliens à la recherche et par la recherche, et pour accueillir une recherche de pointe, résolument collective et internationale. Cette école, qui a été portée avec brio par Sylvain Auroux (67 L SC) et son équipe, était dans ce début des années 2000 un lieu vraiment exceptionnel, où malgré les difficultés liées au déménagement et à l’installation sur un site nouveau, on sentait que tout était possible. Olivier Faron (80 L SC) a succédé à Sylvain Auroux en 2005, et quelques mois après son arrivée, il m’a fait l’honneur de me proposer de travailler à ses côtés en tant que directrice-adjointe en charge des études et de la vie étudiante, une fonction qui correspond à l’actuelle vice-présidence études. Mon école m’honorait une nouvelle fois par une marque de confiance inattendue pour la toute jeune maître de conférences que j’étais, et malgré les dimensions du défi, j’ai accepté avec respect et reconnaissance. Je me souviens avec beaucoup d’émotion du jour où Christine de Buzon (71 L FT), à qui j’allais succéder, m’a remis les clés de « son » bureau qui allait devenir « mon » bureau : sur le porte-clefs étaient marqués les noms « Mazière » et « De Buzon », et je me suis sentie très fière de succéder à ces deux femmes qui avaient accompagné Sylvain Auroux dans son projet.

Ces années de travail avec Olivier Faron et Yves Winkin, directeur-adjoint à la recherche, m’ont tout appris de l’administration mais surtout de la politique universitaire. J’ai compris à quel point ce travail, qui m’éloignait en quelque sorte de l’enseignement et de la recherche, était néanmoins essentiel dans la mesure où il me permettait de contribuer à créer les bonnes conditions d’étude et de progression pour les élèves et étudiants, et les bonnes conditions de travail pour les collègues. De ce point de vue, je peux dire que j’ai vécu des moments proprement enthousiasmants et gratifiants à porter des dossiers aussi importants que la mise en place de la BEL (que Christine de Buzon et Francine Mazière avaient déjà lancée avec nos homologues parisiens, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et les autres écoles partenaires), le suivi du concours d’entrée ou encore la mise en place du service de la vie étudiante. J’ai aussi eu la chance de pouvoir m’appuyer sur des assistantes exceptionnelles (Françoise et Valérie), des chefs de service remarquables aussi bien du point de vue professionnel que personnel (Jacques Théoleyre et Pascale Patriarca au service concours, Monique Guelorget au service études, Wafaâ Fawzi au service de la vie étudiante), et sur des agents trop nombreux pour être cités ici mais qui se reconnaîtront, j’en suis sûre, dans ce souvenir amical du travail rigoureux et exigeant accompli dans la confiance, le sentiment d’appartenance à une équipe, et la satisfaction d’œuvrer pour l’amélioration constante de nos services et de l’accompagnement des étudiants. Mais sans doute, l’un des plus beaux souvenirs reste les rencontres et les entretiens avec les étudiants qui se sont emparés avec enthousiasme de cette nouvelle école et l’ont fait vibrer de leur joie et leur créativité.

Je reste encore aujourd’hui très près de mon école en tant que directrice de l’IHRIM (UMR CNRS 5317) et je me réjouis de voir que, malgré les grandes évolutions qu’elle a connues ces dernières années, l’élan fondamental que l’ENS LSH avait apporté à la recherche en lettres et sciences humaines est toujours présent et cultivé avec soin.

Marina MESTRE ZARAGOZA (92 L FC), professeur d’espagnol
à l’université Jean Moulin Lyon 3, directrice adjointe en charge
des études et de la vie étudiante (2007-2010)


Pour citer ce texte : Marina MESTRE-ZARAGOZA, La direction des études de 2007 à 2010, Bulletin de l’association des élèves et anciens élèves des ENS de Lyon, Fontenay, Saint-Cloud, n°2, 2021, p. 51-52.