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Entretien avec les élus étudiants

Vie de l'École

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05/01/2022

Le 18 janvier prochain se dérouleront les élections des représentants des élèves et des étudiants au sein des diverses instances de l'École1. À cette occasion, trois élus sortants ont accepté de répondre à nos questions : Adèle Audouy (élue au Conseil des études et de la vie étudiante), Aurore Flamion (élue au Conseil scientifique) et Clément Luy (élu au Conseil d'administration).


En quoi consiste le rôle des élus étudiants ?

Parmi les quatre volets du travail d'élu·e étudiant·e, il y a d'abord le fait de représenter les étudiant·es dans les instances dans lesquelles nous siégeons : Conseil des études et de la vie étudiante (CEVE), Conseil d'administration (CA), Conseil scientifique (CS), avec un certain nombre de comités et de commissions dont le Comité hygiène, sécurité, conditions de travail (CHSCT), les conseils de discipline et la cellule d'action.

Les élu·es étudiant·es conseillent et accompagnent aussi les étudiant·es dans beaucoup de démarches administratives au sein de l'École. Ce sont souvent des choses très variées, allant de l'aide pour établir et défendre son projet d'études au suivi de l'engagement décennal, en passant par des conseils pratiques sur la vie à l'École et dans les résidences, ou l'aide apportée à des étudiants en difficulté pour des problèmes de santé ou financiers.  

Nous avons également monté des projets pour améliorer la vie étudiante à l'École, comme l'organisation d'une formation annuelle sur les violences et le harcèlement sexuel et sexiste pour les primo-arrivant·es, ou encore, tout récemment, la reconnaissance du sport dans le diplôme de l'ENS pour les cours du Centre des sports, ce qu'espérait Richard Nemeth dans le dernier numéro du Bulletin de l'Association des élèves et anciens élèves.

Enfin, nous effectuons un travail de veille concernant les mesures adoptées dans l'enseignement supérieur et la recherche (ESR) : nous nous tenons informé·es des mesures prises à l'échelle nationale et sommes attentif·ves à leur application à l'ENS. Nous avons ainsi porté dans les différentes instances la question de la possibilité d'effectuer des stages en césure de diplôme dès la publication du décret à l'automne 2021. Notre mandat a également été marqué par l'application des modalités de contrôle des connaissances à l'ENS, qui n'étaient jusqu'à présent pas votées par les différentes instances de l'Ecole. 

Bien sûr, ces deux dernières années, nous avons aussi beaucoup travaillé sur le suivi de la situation liée à l'épidémie de Covid (établissement des protocoles sanitaires et conditions de la continuité pédagogique, mise en place de dispositif pour améliorer la vie étudiante - aide financière, espaces pour la restauration -, suivi de la santé psychologique) : rien n'était évident, et comme nous sommes très au courant de ce qui se passe dans l'École, nos retours étaient souvent nécessaires car la direction ne pouvait pas penser à tout. 

Quelles sont les conditions requises pour devenir élu étudiant ?

Il suffit d'être inscrit administrativement comme étudiant·e ou élève à l'Ecole, y compris en césure. Peu importe que l'on soit recruté·e sur concours ou sur dossier : contrairement à l'ENS de Paris, les élu·es étudiant·es ne sont pas élu·es selon leur recrutement. Il n'y a pas non plus de limite au nombre de mandats.

La seule restriction concerne le Conseil scientifique : pour être électeur·rice, il faut avoir un M1 ; pour être élu·e, un M2. C'est donc une instance qui concerne prioritairement les doctorants ou les étudiants et élèves en dernière année de scolarité à l'ENS. 

Il ne faut vraiment pas hésiter à se porter candidat dans les premières années à l'ENS : chaque niveau connaît des problématiques qui lui sont propres et doit, dans la mesure du possible, être représenté dans les différentes instances et commissions dans lesquelles nous siégeons ! Si la compréhension du fonctionnement de l'École peut se nourrir de mandats successifs, il est essentiel de laisser une place aux primo-arrivant·es, qui contribueront à leur tour à la vie de l'École. 


En 2020, pandémie oblige, les permanences des élus étudiants se sont elles aussi dématérialisées.

Participer à ce type d’instances demande a priori une bonne connaissance du fonctionnement d’un établissement d’enseignement et de recherche. Est-ce plus difficile pour un étudiant, surtout si sa promotion est récente ?

Globalement, c'est difficile au vu de la multitude de sujets que l'on traite. Mais on apprend beaucoup sur le tas, en direct, selon les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Ne connaître ni le fonctionnement d'un établissement ni les rôles des différents personnels de l'École n'est donc pas un obstacle insurmontable parce que l'on apprend au fur et à mesure, et qu'en général, les élu·es expérimenté·es nous transmettent ce qu'il faut savoir. N'être pas ou peu familier·es du fonctionnement d'un établissement de l'ESR est même la norme parmi les élu·es étudiant·es commençant leur premier mandat ! Cela ne préjuge en rien de la capacité à remplir son mandat. En revanche, effectivement, cela demande un certain investissement. 

Par ailleurs, on peut aussi compter sur l'aide et les connaissances des autres élu·es (syndicaux ou élu·es des professeur·es et des chercheur·ses). Ce qui est sans doute le plus passionnant, c'est de travailler en équipe avec des personnes de tous horizons disciplinaires, mais aussi qui remplissent différentes fonctions dans l'École. Le travail d'élu·e est donc plein de rencontres ! 

En tous cas, il n'y a pas de différence entre élèves et étudiant·es, puisque l'on est globalement confronté·es aux mêmes situations. 

Initialement prévues en novembre, les élections ont été reportées à janvier, en raison d’un faible nombre de candidatures. Faut-il y voir un manque d’information ou un désintéressement des étudiants pour ces fonctions ?

Il y a sans doute des deux : globalement, le travail des élu·es étudiant·es, notamment ces dernières années avec l'IDEX, les violences sexistes et sexuelles, la gestion des différents confinements, est réputé comme très difficile. Et le nombre d'instances et de commissions à remplir est impressionnant : même avec une équipe de 14, cela donne beaucoup de travail. La charge de travail peut donc faire peur mais il ne faut pas oublier qu'être élu·e n'est pas une activité principale. Il faut donc ne pas trop en faire, et à chacun·e son rythme.

Nous essayons de travailler avec un système de roulement, qui permet d'assurer une continuité de représentation à certaines périodes : les écrits ou les oraux des élu·es en agrégation, les départs en stage long... Annoncées dès le début de mandat, ces périodes de mise entre parenthèses individuelles du travail d'élu·es ne posent pas de problèmes. 

Le dialogue entre la présidence et les représentant·es (de toutes catégories) n'a en outre pas toujours été facile : il faudrait plus de reconnaissance du travail des élu·es, avec par exemple des adaptations des scolarités ou l'attribution d'un local. Il y a sans doute eu aussi un manque d'information [sur les élections, ndlr] au niveau de l'École, et un effort a donc été fait pour les élections de janvier, ce qui est très bien !

On ne peut pas non plus nier que le mois d'octobre a été très difficile et que cela nous avait fait prendre du retard dans la préparation des élections : ce n'était pas à nous de tout faire, car nous ne nous représentons pas pour le prochain mandat, mais le contexte n'avait pas facilité les choses.

Selon vous, quels peuvent être les bénéfices d’une communauté d’Alumni pour les étudiants de l’École ?

Les Alumni peuvent constituer un réseau de connaissances utile pour les étudiant·es surtout à une période où il semble y avoir une "crise" des débouchés historiques de l'École, avec la baisse du nombre de postes à l'agrégation par exemple. Ils peuvent aussi soutenir l'activité des associations étudiantes et la mettre en lumière. Ce n'est pas évident car qui dit alumni dit ancien·nes élèves, mais il y aurait sans doute des choses à faire pour créer plus de lien entre les étudiant·es actuel·les, la vie à l'École telle qu'elle est en 2022 et l'immense communauté des anciens et anciennes élèves et étudiant·es.


Pour aller plus loin : le site des élus étudiants  https://www.elus-etudiants-ensl.fr/


Propos recueillis par Matthieu Lefrançois

[1] La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 janvier à 17h.

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