Photo Didier Goupy, 2014, © Denise Pumain

Ma réussite au concours d’entrée à l’École normale fut le résultat d’une espérance familiale de longue date. Une directrice d’école primaire consciencieuse avait informé mes parents de cette issue possible dès la fin de mon CM2. Il était peu probable que, sans son intervention, l’information de l’existence de cette institution soit parvenue dans le milieu très ouvrier de notre petite ville industrielle, coincée entre le prestige de son ancien château des ducs de Bourgogne, dont Buffon fit plus tard sa résidence, et les déploiements des bâtiments de l’usine métallurgique où travaillait mon père, de part et d’autre du canal et du chemin de fer. L’usine logeait ses employés (soit les deux-tiers des actifs de la commune) à l’écart du bourg historique et commerçant, selon une stricte hiérarchie de distances à l’emploi, les plus proches étant les maisons individuelles des ingénieurs, les plus éloignées les corons des OS, entre les deux les cités-jardins des contremaîtres et des ouvriers qualifiés où nous habitions. La mixité sociale ne se réalisait qu’à l’école (nous devions parcourir à pied quatre fois par jour les quelque 1500 mètres qui nous en séparaient), ou encore au marché du vendredi, ou lors de la fête annuelle ou de celle du carnaval (Florence Weber en parle dans son ouvrage de sociologue Le travail à côté). Bien que la ville fût sous-préfecture, elle ne disposait pas d’un lycée mais d’un cours complémentaire, où il fallut dédoubler les classes de sixième et de cinquième lorsque j’y arrivai avec les autres enfants du baby-boom. Les enseignants, anciens instituteurs, prenaient fort à cœur leur mission de formation, même si cette école fonctionnait sur une seule filière, la section M’ n’offrant ni latin ni grec et une seule langue étrangère. La localisation dans l’est de la France était encore le prétexte, plus de dix ans après la fin de la guerre, pour que ce soit l’allemand – à l’époque, cette langue réputée difficile n’était pas encore choisie pour regrouper des élèves privilégiés. Dans la société bien compartimentée de notre petite ville, il n’y avait guère d’issue pour les filles qui avaient l’ambition de travailler. Une usine de fleurs en plastique avait été montée pour celles qui n’avaient pas pu faire beaucoup d’études et qui devaient alors « aller aux fleurs » pour gagner leur vie. A mon arrivée à l’ENS, dans cette ville au nom de fleurs, je ne mesurais pas encore bien le prestige de l’institution, tout en ne me sentant pas indigne d’en faire partie, mais j’avais une conscience aigüe de ma chance, de l’étroitesse de la voie par laquelle j’étais passée. Intégrer l’ENS, c’était comme décrocher son premier emploi, devenir autonome, enfin presque. Je n’avais pas dix-huit ans, à l’époque la majorité était à vingt-et-un ans, il fallait une dérogation pour pouvoir ouvrir un compte en banque et recevoir son salaire d’élève-enseignant, une manne mensuelle de 900 francs (nouveaux). La contrepartie, l’engagement décennal, ne me pesait nullement, j’en avais déjà souscrit un après avoir réussi le concours de l’École normale primaire de Dijon, quatre ans plus tôt. De l’autonomie, je n’avais connu que celle que concédait l’internat de cette petite École normale, où j’étais arrivée heureusement l’année où la directrice avait enfin consenti à remplacer la traditionnelle promenade en rang des élèves par deux heures de liberté en ville, le jeudi et le dimanche. 

A la fin du premier mois à Fontenay, je n’avais dépensé que la moitié de mon salaire, et Marie-Claire Robic, avec qui j’avais sympathisé depuis le mois de juillet lors du concours, m’a raconté avoir fait la même chose. L’ENS, c’était pour moi d’abord une considérable amélioration dans les conditions matérielles de mon existence. Dans la classe préparatoire de lettres supérieures au lycée Carnot de Dijon, nous n’étions que deux ou trois « petits » normaliens, parmi une trentaine de lycéens « ordinaires », et je sais gré au petit groupe de « carrés » (ayant déjà préparé le concours l’année précédente) de m’avoir assez vite initiée aux richesses de la bibliothèque municipale et cooptée dans leur groupe de travail. L’année de préparation fut pour moi un enchantement intellectuel et une intense activité d’apprentissages en même temps qu’une expérience très spartiate de la vie étudiante. Avec l’ENS, je passais d’une chambre sombre dans une vieille maison des faubourgs de Dijon, chauffée par un poêle à charbon, avec un lavabo d’eau froide dans le couloir et des WC à la turque dans la cour, à une chambre individuelle lumineuse pourvue d’eau chaude, des sanitaires chauffés à l’étage au bout du couloir, je quittais les nourritures hâtives et frugales du restaurant universitaire – à Dijon mes finances mensuelles étaient épuisées dès que j’en avais acheté les tickets pour le mois - pour une cantine aux menus presque gastronomiques. Un parc avec des tennis, une salle de sport, un cinéclub, une société exclusivement féminine, avec tout de même quelques hommes professeurs, et puis pas loin, au bout de la ligne de Sceaux dont le terminus était alors à la station Luxembourg, Paris !

Anne-Marie Sohn (1965 L FT) a déjà bien raconté quels étaient les cours d’histoire et géographie dispensés à l’École, je livre ici quelques autres bribes et à-côtés des souvenirs que je partage avec elle. Une découverte tout aussi passionnante fut celle des cours de Sorbonne. Curieusement, les enseignants de l’École nous avaient conseillé, pour gagner du temps, de ne pas les suivre tous, nous avions formé un trinôme avec Marie-Claire et Francine Hubert (1965 L FT), et nous utilisions du papier carbone pour nous partager en trois exemplaires les notes prises en cours. Il y avait aussi la possibilité d’entendre certains cours par Radio-Sorbonne, et je me souviens d’avoir écouté, incrédule, Roland Mousnier renoncer à faire son premier cours tellement son amphi débordait d’étudiants. Une amie littéraire m’avait conviée à suivre un des cours auxquels elle assistait dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, me faisant découvrir la grande fresque de Puvis de Chavannes, et rire en entendant ce professeur au bel accent bourguignon déclarer « le r rroulé n’existe plus en frrançais moderrrne » ! À la Sorbonne comme à l’École, on nous faisait lire les grands textes – Jacqueline Bonnamour (1945 L FT) nous disait avoir lu toutes les thèses de géographie, même celles de géographie physique - et c’était souvent un immense bonheur que d’entendre et voir la science en train de se faire, tout en observant, à travers la diversité des enseignants, les différentes manières de la faire et de la transmettre. Il devenait de plus en plus clair pour moi pendant mon séjour à l’École que j’ambitionnais de participer à cette production, plutôt que d’accepter un poste d’enseignante dans le secondaire. Marie-Claire et moi avions suivi des cours de Pierre Birot qui nous parlait d’examens en laboratoire de la granulométrie des sédiments et surtout nous faisait rêver de simuler en trois dimensions la déformation de blocs diagrammes pour suivre l’évolution des reliefs, il s’en fallut d’un cheveu que nous ne fassions de la recherche en géomorphologie.

Mais au moment de choisir un professeur qui dirigerait nos mémoires de maîtrise, nous avions été conseillées par Claude Grenier, de la promotion précédente, qui nous a recommandé Philippe Pinchemel. Nous avions déjà suivi ses cours de géographie économique, et son cours en option d’épistémologie, nous sommes donc allées le voir, parmi la quarantaine d’étudiants qui fréquentaient son séminaire, avec l’idée pour Marie-Claire de travailler sur Lorient et moi sur Montbard, nos villes d’enfance respectives. Philippe Pinchemel fustigeait déjà les monographies effectuées sans souci de comparabilité, il avait travaillé autrement sur les villes du Nord puis de l’ensemble de la France avec Françoise Carrière et s’intéressait aux migrations, dans cette période de forte croissance urbaine et de grande mobilité entre villes et campagnes. Il nous dirigea vers l’INSEE et une source inédite de données chiffrées sur les flux entrant et sortant des agglomérations de plus de 50 000 habitants, établie à partir des déclarations de changement de résidence entre les deux recensements de 1954 et 1962, tout en nous permettant de rédiger à deux un seul mémoire. Cela nous valut trois mois de copie de chiffres extraits des grands registres de l’INSEE situé alors rue Branly, et trois autres mois de calculs dans le bureau de Philippe Pinchemel au troisième étage de l’Institut de géographie, à l’aide d’une grosse machine qui mâchait les additions et les multiplications avec un bruit de moulin à café. Ma frustration était grande de ne pas disposer d’instruments plus efficaces que la moyenne et l’écart-type pour comparer les profils d’origine et de destination des migrants ou leurs structures par âge, j’aurais aimé découvrir alors les analyses multivariées ! Je pressentais aussi une forte logique géographique dans l’organisation spatiale de ces flux, et je fus fort en colère de découvrir, seulement deux ans plus tard, dans un mémoire de maîtrise de Leslie King soutenu à l’université McGill de Montréal, que des géographes avaient depuis longtemps utilisé le modèle gravitaire. Ce modèle résumait tout simplement que les flux migratoires étaient d’abord (en première analyse et pas en dernière instance) proportionnels aux populations des lieux d’origine et de destination et inversement proportionnels à la distance qui les sépare. Alors agrégée de géographie, je n’avais jamais entendu parler de cet avatar du modèle de la gravitation que beaucoup considèrent, selon la jolie formule du cartographe Waldo Tobler, comme « la première loi de la géographie ». Mais ce que ne manquèrent pas de contester et de questionner les assistants pendant les soutenances (individuelles) de notre travail (remis en septembre pour cause de mai 1968), ce fut la rédaction commune du mémoire. Heureusement, nous avions prévu le coup et inséré deux ou trois chapitres dont nous pouvions assumer la paternité (sic) puisqu’à cette époque il n’était pas question d’écriture inclusive. Il n’était pas non plus question de « déflorer » par des publications un travail de thèse, ce que Thérèse Saint-Julien et moi reçurent comme principale critique à la publication aux éditions du CNRS d’un ouvrage en 1978, deux ans avant nos soutenances de doctorat d’État. Les assistants de 1968 furent aussi unanimes à considérer qu’un travail sur des statistiques de population ne pouvait pas être de la géographie, laquelle devait nécessairement combiner géographie physique et géographie humaine pour produire une explication. 

De cette première expérience de recherche, passionnante et validée par l’institution en dépit de ses manques (et de ses manquements), viennent sans doute mon goût pour les preuves par la quantification (j’avais en poche un baccalauréat maths élémentaires et j’eus plaisir à compléter cette formation initiale au langage mathématique, tout au long de ma carrière), mon intérêt pour les villes et les populations urbaines, et pour le travail de recherche collectif, qui ne devaient plus guère me quitter par la suite ! Avoir vécu dans une petite ville spécialisée, puis dans une belle ville régionale dont j’avais tellement apprécié le patrimoine architectural (discernable malgré les noirceurs charbonnées d’avant la loi Malraux), avoir expérimenté ensuite la banlieue d’une grande capitale, m’avait aussi consciemment sensibilisée aux conditionnements individuels et collectifs de la hiérarchie urbaine ainsi parcourue. Mais les graphiques logarithmiques de la « loi rang-taille » devaient rester encore longtemps un intrigant mystère, qu’il me fallut élucider pendant mon doctorat d’État. Depuis cette époque, j’ai eu la chance de pouvoir observer des villes petites et grandes dans la plupart des régions du monde, de m’émerveiller devant leurs beautés et la diversité de leurs singularités, et de trouver des collaborations pour modéliser ce qui pouvait l’être en termes de régularités dans leur croissance et leurs transformations au fil du temps.

De la formation reçue à l’ENS je retiens l’éclectisme de l’offre, qui me fit suivre un cours de statistiques par Fernand Verger, mais aussi de présentation orale par une actrice de théâtre, qui nous apprit à mettre en bonne position notre « centre de présence » et à ménager nos cordes vocales en envoyant la voix jusque dans les lointaines hauteurs des amphis, ou encore un cours de langue russe dont j’ai retrouvé avec stupeur il y a peu dans les archives de mes parents un épais classeur plein de caractères cyrilliques et de listes de vocabulaire rédigées de ma main que j’avais totalement oubliées ! Nous avons suivi des cours de secourisme, et participé aux matches de l’équipe de volley-ball. Mon goût pour les voyages, jusque-là inassouvi, y fut aussi nourri par les nombreuses excursions qui nous étaient proposées, dont au moins une partagée chaque année avec l’ENS de Saint-Cloud, d’abord au Portugal, puis en Irlande (ce fut mon premier voyage en avion et la vue aérienne du dessin du réseau hydrographique des collines de Cork me convainquit enfin de la réalité de l’érosion régressive, et m’incita à toujours réserver par la suite une place près d’un hublot pour contempler à loisir les merveilles de la surface de la Terre). Nous fîmes aussi deux voyages en Italie qui laissèrent d’inénarrables souvenirs à toute la promotion. Mais, en mai 1968, l’excursion qui nous conduisit en Pologne pendant presque trois semaines était organisée par les assistants de l’Institut de géographie, nous partîmes hésitants au lendemain de la première grande manifestation du 4 mai pour revenir vers le moment de la fin de la grève, à laquelle malgré l’annonce qu’en faisait L’Humanité dans un kiosque de Cracovie (dix millions de grévistes !) nous n’avions pas voulu croire. En franchissant faute de train en autobus la frontière belge, ce sont les rails rouillés dans le nord de la France qui nous apportèrent la preuve des « évènements ». Je précise pour les jeunes générations que, dans le régime de géographicité de l’époque, même si nous avions pu entendre par la radio un soir à Varsovie le récit d’une autre manifestation, aucune autre nouvelle ne nous était parvenue ensuite, faute de moyen de communication. En ce temps-là, dans les campagnes polonaises traversées en car et où circulaient encore maintes voitures à chevaux, le téléphone international était une coûteuse rareté au-delà du rideau de fer, les actualités ne défilaient pas encore sur les (rares) écrans de télévision, et personne n’avait encore inventé le smartphone…

Du fait de cette absence j’avais donc échappé à l’essentiel des évènements émancipateurs qui devaient engendrer le grand tournant social et culturel de la société française vécu par notre génération. Mais nous étions convaincues du bien-fondé des revendications, même si notre engagement dans la lutte était d’intensité variable selon les personnes. Anne-Marie Sohn (1965 L FT) rappelle que les discussions politiques allaient bon train dans l’École. Nous nous préoccupions constamment de l’état du monde, dont le journal Le Monde (qui coûtait alors quarante centimes) nous donnait de denses comptes rendus dans ses dernières pages, par lesquelles tout géographe devait commencer sa lecture. Je n’entrais guère dans les conflits et tenais une position de compromis, je trouvais parfois un peu excessifs les discours de certaines de mes camarades (qui osaient titrer « la bombe de la paix » un article sur l’explosion nucléaire réalisée par les Chinois) mais je contestais aussi celles qui se plaignaient d’être « agressées » par ces adeptes de Mao distributrices de tracts à l’entrée de la cantine. Je leur demandai si elles n’étaient pas tout autant « agressées » par la publicité dans le métro, je reçus une réponse offusquée « mais nous ne prenons jamais le métro ». Comme l’ont bien noté Anne-Marie Sohn et Jean-Louis Tissier (1968 L SC), ces fontenaisiennes des promotions plus jeunes, qu’elles plaisantent ou pas, étaient en moyenne issues de classes sociales plus favorisées que celles qui étaient encore presque majoritaires dans ma promotion. Avec Nicole Péchiné (1965 L FT) étudiante en littérature qui venait aussi du lycée Carnot, Marie-Claire et moi faisions partie des dernières candidates à avoir pu concourir après seulement une année de classe préparatoire. Nous avions d’autant plus conscience d’avoir bénéficié d’un privilège que nos parents n’auraient pas pu assumer le financement d’une deuxième année. Plusieurs fois dans ma vie lorsque j’ai constaté qu’une mesure gouvernementale allait dans ce sens d’un obstacle à l’ascenseur social par une relative fermeture des voies méritocratiques, je l’ai ressenti comme une trahison de la part de ma république. Le milieu de vie et de formation de l’École était une possibilité d’ouverture, très progressive, vers des codes sociaux et culturels dont les jeunes provinciales naïves n’avaient qu’une trop vague prescience. Je n’ai appris que très lentement à savoir profiter de tout ce que Paris pouvait offrir de culture théâtrale, musicale et muséale. En dehors des amies de l’École, et de ceux de mon mari cloutier, je n’ai guère construit de réseau sur lequel m’appuyer. Le seul parti auquel je me suis brièvement inscrite était celui des « Citoyens du monde ». L’École avait organisé pour nous une conférence sur la franc-maçonnerie, que nous avait brillamment présentée Albert Jacquard. Il nous apprit que nous ne pouvions prétendre qu’à rejoindre une loge féminine, je décidai que jamais je ne ferai partie d’une institution qui, comme les pubs anglais de l’époque, ségréguait les femmes. J’espère n’avoir depuis dans ma pratique jamais dérogé à cette règle égalitariste.

Denise Pumain (1965 L FT), professeure des universités émérite, université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, 

octobre 2022.

Première publication de ce témoignage : Bulletin de l'association des élèves et anciens élèves des ENS de Lyon, Fontenay-aux-Roses et Saint-Cloud, n°2, 2022, p. 24-27.

Géographe, professeure émérite à l'université Paris-I et membre honoraire de l'IUF, Denise Pumain est spécialiste des systèmes de villes dans le monde et de l'analyse et de la modélisation des dynamiques des villes. Elle a aussi proposé des avancées majeures dans l'étude de la complexité en sciences humaines et sociales et en géographie théorique. Elle a cofondé en 1984 la jeune équipe CNRS-PARIS (pour l'avancement des recherches sur l'interaction spatiale) avec Thérèse Saint-Julien et Violette Rey (1963 L FT, professeure à l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud puis à l’ENS de Lyon de 1986 à 2006) devenue le laboratoire Géographie-Cités en 1992. Présidente de la Commission de géographie urbaine de l'Union géographique internationale (1992-2000), elle a ensuite dirigé de 2006 à 2013 le Groupe de recherche européen du CNRS S4 (Simulation spatiale pour les sciences sociales) et a été très active au niveau international en matière d'organisation et de diffusion de la recherche. Elle a fondé (1996) et dirigé - jusque fin 2022 - Cybergeorevue européenne de géographie, première revue électronique en accès libre en sciences sociales. Denise Pumain fait partie du comité de plusieurs revues nationales et internationales : Geographical Analysis (1987-1990 puis 2009-2014), Environment and Planning A (1990-2000), International Journal of Population Geography (depuis 1995), Annals of Regional Science (depuis 1996). De 2011 à 2016, elle a dirigé l’équipe GeoDiverCity (ERC) qui a analysé, à l'aide d'une plateforme informatique puissante, élaborée avec l’Institut des systèmes complexes, l’évolution de milliers de villes en Chine, Inde, Brésil, Russie, Europe et aux États-Unis. Jusqu'en 2025, elle est directrice du domaine Géographie-Démographie de l’Encyclopédie Sciences pour ISTE et Wiley.  Denise Pumain a également été rectrice d'académie.

Pionnière de la « nouvelle géographie », elle a obtenu de nombreuses distinctions : Corresponding Fellow of the British Academy, 2012. Docteure Honoris Causa, université de Liège, 2011. Bourse de scientifique expérimentée, Conseil européen de la recherche, 2010-2016. Prix international de géographie Vautrin Lud, 2010. Médaille d’argent du CNRS 2010 (Médaille de bronze du CNRS, 1984). Officière de l’Ordre national du mérite 2009, ministère des Affaires étrangères (Affaires européennes). Membre correspondante de l’Académie des sciences autrichienne, 2009. Docteure Honoris Causa, université de Lausanne, 2003. Prix DATAR en 1990. Elle est commandeur dans l’ordre de la Légion d’honneur par décret du Président de la République du 13 juillet 2022 et officier de l’ordre national du Mérite (ministère des affaires étrangères, affaires européennes) depuis 2009.